La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune chronique qui touche principalement les articulations. Le système immunitaire, censé protéger l’organisme, s’attaque par erreur à la membrane synoviale (le tissu qui tapisse l’intérieur des articulations).
Cette réaction entraîne une inflammation persistante, provoquant douleurs, raideurs et gonflements.
Avec le temps, elle peut causer une destruction progressive du cartilage et de l’os, menant à des déformations articulaires.
Qui est concerné ?
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La PR touche environ 1 % de la population mondiale.
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Elle est 3 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
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Elle apparaît généralement entre 30 et 60 ans, mais peut survenir à tout âge.
Causes et facteurs de risque
Les causes exactes de la polyarthrite rhumatoïde ne sont pas totalement élucidées, mais plusieurs facteurs jouent un rôle :
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Prédisposition génétique : certains gènes augmentent la susceptibilité.
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Facteurs environnementaux : tabac, pollution, infections.
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Facteurs hormonaux : la prédominance féminine suggère une influence hormonale.
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Réponse immunitaire anormale : dérèglement du système immunitaire qui attaque ses propres tissus.
Symptômes caractéristiques
La PR se distingue par une atteinte inflammatoire symétrique des articulations (les deux côtés du corps).
Les principaux symptômes sont :
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Douleurs articulaires persistantes.
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Raideur matinale (souvent > 30 minutes).
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Articulations gonflées, chaudes et sensibles.
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Fatigue importante et parfois fièvre modérée.
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Nodules rhumatoïdes : petites masses fermes sous la peau.
À long terme, la maladie peut entraîner :
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Déformations articulaires (mains, poignets, pieds).
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Limitations fonctionnelles dans les gestes quotidiens.
Atteintes extra-articulaires
La polyarthrite rhumatoïde ne se limite pas aux articulations. Elle peut aussi toucher d’autres organes :
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Poumons : fibrose, nodules pulmonaires.
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Cœur et vaisseaux : risque accru de maladies cardiovasculaires.
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Yeux : sécheresse oculaire, sclérite.
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Peau : nodules ou lésions cutanées.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur :
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Examen clinique : observation des articulations touchées.
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Analyses sanguines : facteur rhumatoïde (FR), anticorps anti-CCP, vitesse de sédimentation (VS), CRP.
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Imagerie : radiographies, échographie ou IRM pour détecter les lésions articulaires précoces.
Traitements disponibles
L’objectif est de réduire l’inflammation, soulager la douleur et ralentir la progression de la maladie.
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Médicaments
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AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour calmer la douleur.
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Corticoïdes en cures courtes pour contrôler rapidement l’inflammation.
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DMARDs (Disease-Modifying Anti-Rheumatic Drugs) comme le méthotrexate, qui ralentissent l’évolution.
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Biothérapies (anti-TNF, anti-IL6, etc.) pour les formes résistantes.
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Prise en charge non médicamenteuse
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Kinésithérapie pour maintenir la mobilité et prévenir les raideurs.
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Ergothérapie pour adapter les gestes du quotidien.
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Activité physique régulière adaptée (marche, natation, yoga doux).
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Alimentation équilibrée riche en oméga-3 (poissons gras, noix), fruits et légumes.
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Chirurgie (en cas de déformations sévères) : prothèses articulaires, chirurgie réparatrice.
Vivre avec la polyarthrite rhumatoïde
La PR est une maladie chronique, mais un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée permettent souvent de contrôler efficacement les symptômes et d’améliorer la qualité de vie.
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L’arrêt du tabac est essentiel.
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Un suivi médical régulier est indispensable.
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Le soutien psychologique et les groupes de patients peuvent aider à mieux gérer la maladie.
Conclusion
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie complexe qui ne se limite pas à de simples douleurs articulaires.
Grâce aux avancées médicales, il est aujourd’hui possible de ralentir son évolution et de maintenir une vie active.
Une prise en charge pluridisciplinaire et un mode de vie adapté sont les clés pour mieux vivre avec cette affection.
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